LA DÉPRIME, SOLUTIONS NATURELLES

La déprime n’est pas une maladie. Elle montre la capacité de notre cerveau à absorber de nouveaux évènements. La déprime est le signe de la neuroplasticité cérébrale.

Tout d’abord, dans son sens étymologique, déprime vient du latin « deprimere » qui veut dire abaisser. C’est une baisse de moral, un creux de vague, un coup de blues.

Par ailleurs, la déprime se traduit par un manque d’énergie, de la fatigue, un manque d’envie ou de la tristesse passagère. Souvent la déprime fait suite à un évènement : échec à un examen, déménagement, deuil, divorce, perte d’emploi, rupture amoureuse, retour de vacances, départ d’un enfant, soucis financiers…. Il s’agit la plupart du temps de changements, d’échecs ou d’une perte que l’on peut connaitre dans notre vie.

Dans toutes ces situations, notre cerveau a besoin d’assimiler les évènements nouveaux. Pour cela, il va créer de nouvelles dendrites et de nouvelles connexions. C’est ce qu’on appelle la neuroplasticité cérébrale. En effet, notre cerveau ressemble à la vie que nous menons. Il vit et évolue sans cesse, s’adapte au présent, se développe ou se réduit en fonction de nos activités. Nos aires cérébrales se modifient en fonction de nos habitudes de vie ; si nous apportons des modifications à notre vie, notre cerveau s’ajuste. La déprime témoigne de cette capacité de rééquilibrage cérébral. La déprime est donc un processus physiologique et psychologique normal. Il démontre qu’un travail interne est entrain de se réaliser. C’est aussi un processus de maintien de l’équilibre psychologique, permettant de faire le deuil du passé et de rebondir. La déprime marque notre capacité de résilience.

Cependant un temps est nécessaire pour ce travail interne, selon la manière plus ou moins forte, dont les évènements nouveaux nous impactent. Créer de nouvelles connexions et en supprimer d’autres, peut perturber provisoirement le fonctionnement neuronal et l’équilibre des neuromédiateurs. Toute nos pensées, nos émotions, nos comportements sont créés, dans notre cerveau, par des phénomènes chimiques et électriques qui se déploient dans un vaste ballet synchronisé. Toute perturbation extérieure est susceptible de modifier cet équilibre. Provisoirement, la sérotonine, molécule de la joie peut manquer et vous serez triste ou irritable. Ou bien la dopamine, molécule de l’envie et du plaisir peut faire défaut, et vous n’aurez pas envie de sortir de votre lit ! Dans la déprime, vous aurez donc de petites manifestations, de petits troubles de l’humeur, passagers.

La déprime doit être différenciée de la dépression qui, elle, est une maladie devant être prise en charge. En quoi se différencie-t-elle de la dépression ?

Tout d’abord, la déprime dure moins de 15 jours et ses différents symptômes peuvent fluctuer pendant cette période. Les symptômes ne sont ni continus ni intenses. La déprime se manifeste par des perturbations passagères, superficielles ayant peu d’impact sur la vie de tous les jours. La personne déprimée peut continuer à travailler, à faire ses activités habituelles et à avoir des relations sociales. La déprime ne modifie pas profondément notre personnalité et notre rapport à autrui. La déprime disparait spontanément, d’elle-même.

Ensuite, les symptômes qui doivent alerter sont les suivants : un mal-être continu et important sur une durée supérieure à 15 jours avec l’existence de ruminations et troubles du sommeil, une perturbation des comportements alimentaires, une tristesse profonde et continue, une absence de désir, une perte d’espoir avec difficulté à se projeter dans le futur, des sentiments d’auto dépréciations, un sentiment de vide… Ces symptômes peuvent être évocateurs de dépression et non plus de simple déprime. Ils nécessitent de consulter.