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INTERVIEW DE MARGIT GRAF-CLASSEN

🌿Pendant les 4 jours d’immersion au coeur d’une clinique allemande organisés au mois de Mai 2024, Mélody MOLINS, qui était présente pour accompagner les naturopathes a interviewé Margit GRAF-CLASSEN qui pratique la Naturopathie en Allemagne, selon les enseignements d’Hildegarde de Bingen, au sein de la clinique qu’elle dirige.
Certains termes utilisés sont ceux d’une pratique allemande et non d’une Naturopathie française qui se conforme au code de déontologie de la FENA.
 
Bonjour Margit, expliquez-nous ce qui vous a amené à devenir Naturopathe et diriger cette clinique ?

Au début, je voulais étudier l’administration des affaires. Afin de gagner de l’argent pour mes études, j’ai travaillé de nuit à l’hôpital et j’y ai soigné les personnes en fin de vie. J’ai fait ce travail auprès des malades pendant un an et je savais que je voulais aider les autres. Après 15 ans de physiothérapie (l’équivalent de la kinésithérapie en France), une formation de naturopathe et ma propre pratique, le projet du centre spécialisé en médecine naturopathique est né.

 

Au quotidien, quelle est votre motivation principale pour poursuivre votre projet au sein de votre clinique ?

Ce qui me motive le plus, c’est de créer une meilleure qualité de vie pour les gens, par exemple pour qu’ils aient moins de douleurs ou moins de problèmes physiques. Je veux leur donner du bonheur pour une vie meilleure.

 

Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre journée de travail type ?

Une journée de travail typique comprend les réunions du personnel en interne, les consultations avec les patients, mais aussi, par exemple, les réunions pour la culture des plantes : que récolter, pour préparer quel produit, ensuite.

La supervision du lieu en fait également partie : les repas, le ménage, la gestion de l’administratif.
Le soir, je m’occupe du feedback pour les patients.

 

Quels sont les aspects les plus stimulants de votre métier ?

Pour moi, cela signifie toujours d‘essayer de travailler avec la nature, les plantes et de guider les personnes vers un équilibre de vie holistique. Il s’agit d’un travail très exigeant et responsable, très complet, global, qui n’est jamais ennuyeux.

 

Rencontrez-vous des difficultés au quotidien ?

L’administratif prend beaucoup de temps, les questions financières sont importantes : il faut avoir des revenus réguliers, il faut bien gérer pour payer les salaires, le loyer, les imprévus etc.

Le travail de thérapeute est ardu, mais il est agréable et logique.

 

Comment qualifiez-vous la relation avec vos « patients » ?

C’est très profond, convivial, respectueux et interactif.

 

Quelle importance donnez-vous au conseil et à l’accompagnement :

Le plus important est le temps nécessaire pour acquérir des connaissances sur les patients à travers l‘anamnèse, ce qui facilite le diagnostic. Un bon bilan apporte une aide plus rapide.

Le temps est également important dans le conseil ; vous devez prendre au sérieux les doutes et les peurs afin d’aider, d’accompagner.

Les patients doivent développer leurs propres compétences en matière de santé afin de pouvoir fabriquer eux-mêmes des choses, par exemple des teintures, et trouver du sens dans ce qu’ils font.

 

Pouvez-vous nous partager une anecdote particulière ?

Une anecdote, c’est que j’ai toujours pensé que je ne faisais ça que temporairement, peut-être un an, pas plus. Et puis cela a continué, et maintenant cela fait plus de 20 ans ! L’amour pour mon métier et le contact avec les patients sont deux choses qui m’ont décidé à m’engager pleinement !

 

Qu’en est-il du développement de la profession de Naturopathe en Allemagne ?

Il n’y a presque plus d’écoles offrant un enseignement complet depuis des années ; elles sont presque toutes fermées. Les instituts de formation proposent davantage des préparations aux examens, il est donc difficile d’acquérir des connaissances. Il faut toujours veiller à une formation complémentaire et acquérir une expérience pratique, ce qui est difficile pour les jeunes praticiens alternatifs.

 

Votre plus grand défi ?

Le plus grand défi est de rester fidèle à votre vocation, de poursuivre votre formation continue, de supporter les contre-courants, de rester fidèle à ce que nous offre la nature.

 

Quelles sont les perspectives d’avenir pour la profession de praticien alternatif ?

Ils sont très bons !
Ce qui suit s’applique à l’avenir : sans nature, sans prévoyance, il n’y a plus de vie sur terre- notre but est de reconnaître et déchiffrer à travers la nature, la complexité de la création. Les praticiens alternatifs auront beaucoup de travail à l’avenir !

 

Quels encouragements donnez-vous à ceux qui souhaitent devenir Naturopathe aujourd’hui ?

Dans tous les cas ! Si vous avez du talent, vous serez un bon naturopathe. S’il n’y a pas de talent intrinsèque, ce sera difficile. Vous devez sentir que vous êtes à votre place dans le métier que vous exercez ! Si vous avez du talent, alors oui, vous trouverez la satisfaction intérieure ! C’est important pour rester épanouie et rayonner la joie !

 

Qu’aimeriez-vous nous dire d’autre ?

Je vous recommande de rechercher une vie joyeuse avec espoir et confiance.

Que vous restiez fidèles à votre vocation, tel est mon souhait pour chacun.

 

Propos recueillis par Mélody MOLINS auprès de Margit GRAF-CLASSEN en Mai 2024

Prochaine session : du 18 au 21 mai 2026

Tous les renseignements : ICI