LA RÉCOLTE DE LA PROPOLIS PAR LES ABEILLES

Depuis des années, la propolis a gagné en notoriété dans le grand public, en particulier pour ses propriétés bienfaisantes. Cependant, la récolte de la propolis par les abeilles est rarement évoquée. Pourtant, cette tâche complexe est exténuante, ce qui souligne d’ailleurs l’intérêt capital de la propolis pour la colonie d’abeilles.

Le rôle de l’abeille ouvrière

L’abeille ouvrière commence par faire des vols de reconnaissance pour explorer le monde extérieur, se familiariser avec son environnement et apprendre à localiser sa ruche. Ensuite, elle partira butiner le nectar et récolter le pollen des arbres et des plantes, avant de le confier aux magasinières.

Au cours de leur brève existence, les ouvrières occupent des tâches successives. Elles sont nettoyeuses, nourrices, magasinières, cirières, ventileuses, gardiennes et enfin butineuses. Celles-ci font des vols de reconnaissance pour se familiariser avec leur environnement et repérer les sources de nectar, pollen et propolis. Parmi elles, les plus expérimentées sont requises pour la récolte de la propolis. La butineuse de propolis fait d’abord usage de ses antennes pour choisir la source de résine qui n’est pas aléatoire : cela explique les types géographiques de propolis (peuplier, bouleau…). Puis, tête redressée, elle se recule afin d’étirer la résine jusqu’à obtention et rupture d’un fil. Elle entasse alors cette propolis dans l’une des corbeilles des pattes postérieures (3^ème paire) et revient à la ruche avec cette pelote.

Ces opérations nécessitent beaucoup de dextérité de la part de l’abeille pour la manipulation de ce matériau gluant. Au retour à la ruche, la butineuse de propolis est aidée par d’autres ouvrières pour décharger sa récolte. Soit au trou de vol, soit le plus souvent à l’endroit même où la substance sera utilisée. Cette opération longue peut durer d’une heure à plusieurs heures.

La quantité de propolis par ruche dépend de multiples facteurs

La quantité de propolis par ruche est très variable en fonction de la race d’abeilles, de la saison et de l’environnement. Ainsi, l’abeille caucasienne est connue pour déposer beaucoup de propolis, alors que la buckfast en dépose peu. Il faut dire aussi que pendant longtemps, la propolis n’a pas été valorisée. Elle était même considérée comme un matériau gênant par certains apiculteurs. En moyenne, la production annuelle de propolis se situe généralement entre 100 et 300 grammes par ruche.

Après récolte, il est préférable de conserver la propolis brute dans des récipients opaques à la lumière, bien fermés et à l’abri de la chaleur (souvent conservé au congélateur). Le stockage de longue durée dans ces conditions n’altère pas ses pouvoirs antibactériens.

Article rédigé par Lilian Ceballos, pharmacologue et formateur au sein de l’Institut Hildegardien